L'association et le terrain
L’association a été créée en octobre 2008 à l’initiative d’un groupe de bénévoles actifs dans l’aide humanitaire au Sénégal. Il s’agissait de mettre en place une structure essentiellement orientée vers le développement économique et la préservation de l’environnement.
Les interventions
Elle intervient principalement dans la région de
Fatick au Sénégal auprès des villages de la vallée du Sine. Nos partenaires
sont localisés à Sorokh, village d’un millier d’habitants mais rayonnent bien
au-delà.
Dès 2009, à la suite de nombreuses discussions et réunions avec les villageois, elle lance deux projets encore actifs aujourd’hui.
Les missions
Le stockage du mil : La baisse de la pluviométrie liée au changement climatique fait que les récoltes sont le plus souvent insuffisantes pour constituer des réserves. Dans un premier temps, l’objectif est de constituer une réserve après la récolte pour la revendre aux familles quand elles ont épuisé les réserves au moment de la soudure.
La reforestation : La vallée du Sine a été largement déforestée dans les années 1950-1970 pour produire du charbon de bois pour la Capitale et pour développer la culture de l’arachide. Il s’en est suivi une baisse de la pluviométrie et des récoltes. Un programme de reforestation de la vallée a été mis en place, en lien étroit avec celui de la Région de Fatick et le Service des Eaux et Forêts. Il se poursuit encore aujourd’hui et s’oriente de plus en plus vers l’agro foresterie.
En 2011, l’association lance un programme d’activités artisanales articulées autour d’un groupe électrogène Implanté à Sorokh (il n’y a pas d’électricité au village).
La presse à huile : Il s’agit de mettre en valeur des graines peu ou pas utilisées localement pour produire des huiles à haute valeur ajoutée destinées principalement à l’exportation, huiles de baobab, d’hibiscus ou de dattier du désert. Une SARL de droit sénégalais, Sorokh Production Exportation, est créée au Sénégal pour assurer la production et, parallèlement, la SARL Oléo-Sine est créée eu France pour assurer la commercialisation. L’ensemble est conçu comme un outil de développement pour le village, apportant du travail et des revenus.
Le moulin à mil et la décortiqueuse : Le fait de disposer d’un groupe électrogène au village va permettre d’installer un moulin à mil et ensuite une décortiqueuse. Il s’agit d’alléger de façon significative le travail des femmes : le mil est la base alimentaire des familles. Il faut le piler une première fois pour extraire les gains des épis, le piler une deuxième fois pour le décortiquer et une troisième fois pour en faire de la farine.
Solidarité France Sahel aide à la construction des puits pour l’horticulture d’une part et pour la boisson. L’eau de la nappe phréatique et du forage est légèrement saumâtre et trop riche en fluor. En revanche, on trouve à différents endroits des poches d’eau ou des veines alimentées à chaque saison des pluies. Les puits creusés sur ces zones donnent une eau plus douce que celle du forage et peu fluorée. Elle permet de faire de l’horticulture et est aussi utilisée pour la boisson. 4 puits ont ainsi été financés, plus un qui s’est révélé salé.
Une laiterie s’est installée à Fatick. Dans cette perspective, un programme « vaches laitières améliorées » a été mis en place en 2014. Il ne fournit pas encore de lait à la laiterie de Fatick mais améliore sensiblement l’équilibre alimentaire des villageois. Dans le même temps des chèvres améliorées ont été fournies à des parents d’élève dont la production permet de payer les fournitures scolaires.
L’association a aussi aidé à la mise en place d’un poulailler géré par les femmes du hameau de Ngodaguène.
Le Sine est un fleuve dont l’embouchure est commune avec celle du Saloum (Sine-Saloum). Depuis les années 1960, il ne coule plus. Les habitants l’appellent la vallée morte. A l’hivernage, des marres se forment tout au long qui restent en eau de trois à six mois. Un barrage à quelques kilomètres en amont de Fatick empêche la marée de remonter. Il a permis une relative désalinisation des terres et le développement de l’horticulture sur les berges du fleuve. Malheureusement des pluies exceptionnelles l’ont emporté en 2012 et les puits creusés ont été envahis par le sel. Le barrage à été refait depuis, mais il faudra encore attendre plusieurs années avant d’avoir à nouveau de l’eau douce.
Jusqu’au début des années 1950 toute la vallée du Sine était boisée avec une faune sauvage importante. Les terres étaient cultivées autour des villages, mais la forêt et la savane occupaient la plus grande partie de l’espace. L’accroissement de la population, le développement de la production d’arachide et les besoins en charbon de bois de la capitale ont entrainé le déboisement de toute la vallée. La conséquence en a été une baisse de la pluviométrie et du rendement des cultures.
Les habitants de la vallée du Sine comme de tout le bassin du Sine – Saloum ont pour langue le sérère. Ce sont des paysans éleveurs, majoritairement musulmans avec une minorité catholique et encore quelques familles de tradition animiste.